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Danse-Thérapie, une branche de l'art-thérapie


La danse-thérapie ou thérapie par la danse et le mouvement

La danse-thérapie (DT) ou thérapie par la danse et le mouvement fait partie de l’art-thérapie, sa singularité tient au fait que le corps (dansant) est à la fois l’objet médiateur et l’instrument de la thérapie. Elle se définit en tant qu’ « utilisation psychothérapeutique du mouvement comme processus pour promouvoir l'intégration physique, psychique et social d'un individu ».

La DT, dans cette utilisation des mouvements dansés à visée soignante, prend ses sources dans la danse mais s’écarte de sa finalité professionnelle spectaculaire ou performative ; elle bénéficie du savoir des analyses du mouvement (dont les composantes Effort - Shape de Laban) et d’autre part des approches psychologiques (courants reichien, freudien, jungien…).

La DT délaisse le registre des déficits (le DSM) pour se focaliser sur les ressources inexploitées et les potentialités des personnes. Des corps autrefois déclarés impropres à la danse deviennent « handi-capables », en soulignant qu’il n’y a ni à savoir danser, ni à être valide puisque des séances de fauteuil fonctionnent très bien. Ainsi, la DT est accessible à toute personne, à tous handicaps (moteur, sensoriel, mental, psychique) et à tous âges (de l’enfant au senior) grâce à l’éventail de ses techniques adaptées et adaptables : patient en lieu médicalisé (service de psychiatrie, de rééducation, hôpital de jour, soins palliatifs…) ; résident en Ehpad ; détenu en prison ; sujet ayant des problèmes d’addiction, d’atteintes dégénératives, de violences domestiques ; démarche de recherche personnelle.  

Dans un cadre sécurisant et dans une ambiance ludique, avec ou sans musique, « l’effet danse » agit : mouvements dansés spontanés improvisés permettant une expressivité libre, sensorielle, émotionnelle, idéique ; mouvements dansés imités induisant une ré-appropriation personnelle ; accès à des temps de lâcher-prise ou de relaxation ; émergence de fait traumatique enfoui (comme) oublié... La dynamique de groupe (à moins d’une séance duelle) développe la perception de soi et d’autrui, procure un sentiment d’appartenance et de plaisir partagé. Une verbalisation clôt souvent la séance.

Mais, au-delà de cette visibilité, la DT instille une « mouvance » intérieure. Elle stimule les processus de créativité, de changement, d’empathie, d’estime de soi / des autres, de socialisation, de résilience… qui font sens.

Quand les mouvements dansés sont envisagés précisément dans leur rapport aux problématiques des participants et rapportées à une théorie psychologique reconnue, la DT s’insère dans le pool général des psychothérapies. Situation qui contribue à des prises de conscience, à l’élucidation de somatisations récurrentes ou d’une souffrance psychique profonde, au dépassement d’un psycho-trauma.

Globalement, au fil des séances, les mouvements — externes et internes — introduisent une (ré)-organisation de la cohérence psychomotrice ; des liens intra-corporels réparateurs, identitaires, re-structurants  se tissent. Au  bénéfice d’une meilleure connaissance de soi et d’un mieux-être / bien-être.

Jocelyne Vaysse
Mail : J Vaysse
 

Bibliographie

Vaysse, J. (2020). Mouvements dansés… Mouvements pensés, Médiations corporelles artistiques, santé et handicaps. Paris: Éd L’Harmattan.
 


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